En juin 2014, la Fédération belge de poker baptisée We Play Poker voyait le jour. Un an plus tard, Planet Poker relayait la création du site de la Fédération.
Aujourd’hui, le Conseil d’Administration a dissous l’ASBL. Nous avons interrogé le Président Yves Pirson sur les raisons de cette dissolution et ce dernier nous a envoyé une longue réponse avec les tenants et aboutissants de cette décision.
Hé oui, en effet le, le C.A. a demandé à l’A.G. de voter pour la dissolution de l’ASBL Fédération Belge de Poker – Belgische Pokerfederatie VZW … aka We Play Poker.
Les membres actifs ne se sentaient plus crédibles vis-à-vis des personnes acteurs dans le poker belge.
Ceci est arrivé à la suite d’une communication qui s’est fortement envenimée sur les réseaux sociaux. La mise à jour de certaines fautes de jeunesse qui nous ont suivies tout le temps de notre existence est la cause principale de cette remise à zéro de la situation.
Il est vrai que nous nous sommes laissés emportés au départ par un courant très (trop) fort et certaines dépenses ont été mal calibrées. L’appel aux services d’une société trop proche du C.A. qui démarrait ses activités, a été interprété par certains comme un détournement des maigres moyens financiers dont nous dispositions, comme une méthode d’enrichissement sur le dos de la Fédération … ces informations ont été exposées, amplifiées et pour finir ouvertement critiquées sur Facebook dans un groupe qui devait servir à tenir informé les organisateurs de tournois. La discussion a très rapidement tourné au vinaigre, les messages ont été horriblement agressifs et la plupart des membres actifs de la fédération ont été très profondément meurtris surtout les néerlandophones.
Personnellement, je n’ai pas été mis en cause mais en tant que Président il est vrai que j’assume les erreurs qui ont été commises et je comprends le fond des remarques qui nous ont été ouvertement faites. Sur la forme je reste bien plus réservé car à aucun moment il ne fut question de nous rémunérer ni de sortir quelques avantages que ce soit de cette organisation dont le but était d’organiser le poker en club dans notre pays.
Au niveau des actions positives, je retiendrais que nous avons pris contact avec la Commission de Jeux de hasard, que nous avons pris contact et rencontré le premier ministre, les présidents des partis politiques, certains ministres occupés par le sujet du poker afin d’avancer dans la légalisation du jeu de poker pour une mise réduite en club. Je pense que le travail était bien engagé de ce côté. Mais en Belgique lorsque il faut faire appel à la chose politique il nous aurait fallu encore pas mal de temps avant que des résultats tangibles ne soient présents.
Je dois moi-même confesser que le sujet de la légalisation de notre jeu était pour moi une priorité importante, plus que de rencontrer les membres organisateurs des clubs de poker ou de mettre en place une organisation de type Fédération de club sportif avec carte de membres, cotisations et tout le toutim. Ce choix a été la source d’une autre série de remarques désobligeantes du monde des organisateurs de tournois qui se sentaient délaissés et peu informés de nos activités.
De plus nous devons faire face à plusieurs niveaux d’organisation pour les clubs belges. Certains se contentent d’une simple association de fait pour se rencontrer à 10 ou 20 pour une partie ou deux par mois dans un local mis à disposition et sans frais. D’autres visent une organisation plus structurée sous forme d’ASBL et plusieurs événements par semaines, enfin les plus engagés, visent un retour sur investissement important, ils se structurent dans des sociétés commerciales de type SPRL, ils couvrent les salaires de plusieurs employés, gèrent leurs activités en bons chefs d’entreprise et mettent en place un véritable réseau de « cercles de jeu » en y apportant les moyens nécessaires. Il faut faire face à l’ensemble des demandes de ces 3 niveaux véritablement différents d’organisateurs. Ici aussi nous n’étions pas prêts pour répondre à tous ces niveaux d’organisation et à leurs attentes. Sans parler de la Région Wallonne qui décide de taxer le jeu en Wallonie alors que les autres ne le font pas dans le reste du pays.
Bref, la motivation des membres actifs à la Fédération a été gravement entamée. Diverses options ont été présentées pour relancer l‘activité. Deux projets ont été présentés. Une option plus « light » limitée à uniquement essayer de progresser dans la légalisation du jeu et l’autre, organiser plus structurellement une nouvelle Fédération avec de nouvelles têtes pensantes et une organisation de type club sportif bien agencée … je ne dévoile pas grand-chose en annonçant que c’est cette deuxième proposition qui a recueilli le plus de suffrages. Les membres du C.A. actuellement libérés s’engagent à faire passer le message, relancer la machine avec d’autres associés et ressortir, tel le Phénix qui se réincarne de ses cendres, avec un projet mieux songé et surtout qui ne traîne pas derrière lui les casseroles qu lui ont été attachées depuis sa création.